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La technique efficace pour échapper aux frais de succession

"J'achète un logement et je le mets au nom de mes enfants" : la technique efficace pour échapper aux frais de succession

Afin d'éviter les frais de succession qui pèsent sur les héritiers, il est possible de prendre, de son vivant, des mesures spécifiques.

Acheter un bien et le mettre au nom de ses enfants : peu de Français y pensent. Et pourtant, cette technique présente de nombreux avantages. "D'une manière générale, il y a un manque d'anticipation de la part des Français en matière de succession. Toutefois, lorsque le contexte économique se crispe, comme c'est le cas en ce moment, les couples s'interrogent de suite sur le fait d'intégrer leurs enfants dès l'achat d'un nouveau bien, pour les soulager si l'inflation progresse", constate Mathieu Fontaine, notaire associé et professeur associé à l'Université Grenoble Alpes. À juste titre car lorsqu'un bien est transmis par anticipation, il n'est pas soumis aux frais de succession lorsque les parents décèdent.

Il existe deux mécanismes pour mettre un bien au nom de ses enfants. Dans le premier, les parents achètent le bien, donnent la nue-propriété à leurs enfants et se réservent l'usufruit toute leur vie durant. Au décès des parents, les enfants deviennent pleins propriétaires du bien et n'ont aucun droit de succession à payer. Dans le second, les parents font une donation d'argent à leurs enfants et, ensemble, ils achètent un bien en démembrement de propriété : les parents sont les usufruitiers et les enfants nus-propriétaires. Lorsque les donateurs décèdent, le démembrement prend fin, et les enfants prennent possession du bien en pleine propriété sans paiement de droits de succession. "Les donateurs et les donataires peuvent alors bénéficier d'un double avantage : l'abattement fiscal classique de 100 000 euros par enfant tous les 15 ans et l'exonération des droits de donation sur les sommes d'agent jusqu'à 31 865 euros", explique-t-il. Seule condition : que les donateurs aient moins de 80 ans, selon l'article 790 G du Code général des impôts.

Quelle que soit l'option choisie, la période la plus propice pour réaliser ce type de donations à ses enfants est celle au cours de laquelle les parents ont entre 61 et 71 ans, selon le notaire. "C'est l'âge idéal car, généralement, les donateurs sont à la retraite et connaissent leur pouvoir d'achat. Pour cette tranche d'âge, la valeur de la nue-propriété qui revient aux enfants est de 60%, selon l'article 669 du Code général des impôts", indique-t-il. Pour rappel, plus les donateurs sont âgés, plus la valeur de la nue-propriété qui revient aux enfants, sur laquelle les impôts sont calculés, est importante.

Puisque ce type de donations est fiscalement irrévocable – aucune marche arrière n'est possible – Mathieu Fontaine conseille toutefois aux parents souhaitant anticiper leur succession de créer une SCI familiale, d'acheter un bien par son biais, puis de donner des parts de cette SCI à leurs enfants. "Contractuellement, les parents peuvent prévoir de garder les pleins pouvoirs. S'ils décident de vendre le bien, ils pourront alors le faire librement, sans obtenir l'aval de leurs enfants. C'est une manière de donner son patrimoine de son vivant sans se déposséder", explique-t-il. Cette technique permet par ailleurs de se protéger si, d'aventure, les relations avec les donataires se tendaient au fil des années. Au moment du décès des parents, les parts sociales de ces derniers deviennent la propriété de leurs héritiers (les enfants), qui n'ont donc aucun droit de succession à payer.

Aurélie Tachot du Figaro immobilier